COVID-19 : la résilience des jeunes filles entrepreneures agropastorales renforcée par le PEA-Jeunes

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La pandémie du COVID-19 a bouleversé les systèmes agricoles et alimentaires dans le monde entier. En réponse à la crise au Cameroun, le gouvernement a pris des mesures pour minimiser les impacts négatifs en soutenant entre autres, les opérations entrepreneuriales. En adéquation avec lesdites mesures et afin de rendre particulièrement résilientes les jeunes filles entrepreneures agropastorales, le Programme de Promotion de l’Entrepreneuriat Agropastoral des Jeunes (PEA-Jeunes), grâce à l’appui technique et financier du FIDA s’est restructuré. A l’instar de l’urgence et de la vulnérabilité de la cible, flexibilité et rapidité ont été au cœur de l’action. Une action qui s’est adaptée à la problématique hommes/femmes tant dans les contenus que dans les processus.

Enquête : la crise a accentué la vulnérabilité des jeunes filles

Ngo Tonje Emilienne, jeune bénéficiaire engagée dans la restauration témoigne « Les médias traditionnels et les réseaux sociaux nous ont inondé des directives pour nous sensibiliser sur les dangers d’être infecté par la COVID-19. Les mesures de confinement et la directive sur le respect de la distanciation sociale nous a contraint à fermer notre entreprise ». Mekam Zangue Gwladys propriétaire de la marque Fruzam a pu investir dans la transformation des fruits en jus naturels. Son activité a connu un réel ralentissement pendant le confinement. Elle en ajoute : « Je livre généralement dans les supermarchés, restaurants et lors des cérémonies. Durant la période de confinement, j’ai dû fermer et, je suis revenue à une situation de dépendance »

A l’instar des cas suscités, de nombreuses autres jeunes filles ont dû faire face à une baisse importante dans leurs opérations commerciales.  Alors que les coûts fixes de leurs entreprises sont restés les mêmes, les coûts variables ont augmenté en raison des prix plus élevés pour certains matériels et intrants en provenance de l’extérieur. Ces entreprises pourtant rentables et en plein essor ont été exposées aux problèmes immédiats de fonds de roulement. En effet, elles ont fait face à des tensions de trésorerie pour payer les salaires, le loyer, les remboursements de crédits productifs et les factures. L’enquête menée par le Programme dans le but d’atténuer les impacts négatifs du COVID-19 sur les activités socio-économiques des jeunes entrepreneurs agropastoraux a révélé que la crise a affecté gravement leurs sources de revenus accentuant la vulnérabilité des jeunes filles entrepreneures agropastorales.

Face à la vulnérabilité : des réponses efficaces et équitables

Pour amoindrir les effets dévastateurs de la crise COVID19, le PEA-Jeunes à travers les TICs a réagi promptement en maintenant le contact avec les jeunes sur le terrain. La prise en compte du genre faisant partie intégrante de ses actions, les mécanismes spécifiques ont été développés pour les jeunes filles et autres groupes vulnérables. Grâce aux supports et plateformes d’échanges créés, les conseils ont été régulièrement prodigués afin que ces derniers transforment les risques en opportunité d’affaires, maintiennent leurs opérations et leur main-d’œuvre et engagent d’autres partenaires, tout en conciliant leur vie d’entrepreneure à celle du foyer.

Les jeunes filles ont été encouragées à mettre en pratique les technologies innovantes reçues lors de la formation technique. Les stratégies de marketing ont été adaptées à la situation de crise, en privilégiant les échanges et les paiements en ligne.

Génération androïde, le PEA-Jeunes avait déjà anticipé sur la crise en les initiant à l’utilisation et l’optimisation de l’internet. Plus de 1000 jeunes, soit 43% de femmes, avaient été accompagnés pour créer leur site web. Le réseau des jeunes entrepreneurs agropastoraux, dirigé par une jeune fille a été mis à contribution aux fins de valoriser la chaîne de valeur et renforcer les actions de solidarité. Ces initiatives vivement saluées par les parties prenantes et les jeunes filles en particulier ont pu créer une très belle émulation.

Outre ces actions d’appui conseil, le programme avait élaboré en adéquation avec les plans d’actions de riposte du Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural et du Ministère des Pêches et des Industries Animales et avec l’appui du Fonds International de Développement Agricole, deux plans d’actions de riposte.

Le premier d’un montant de 66 millions fcfa avait permis de limiter la propagation du coronavirus, de sauver des vies de plus de 3000 jeunes entrepreneurs agropastoraux dont 43% des femmes. Le programme a veillé à ce que les informations soient fournies de manière à atteindre les différentes filles et garçons des jeunes ciblés.

Le deuxième plan d’un montant de 220 millions fut un additif qui s’est intégré dans le cadre de la facilité COVID 19 du FIDA pour les ruraux pauvres « Rural Poor Stimulus Facility ». Il a été élaboré sur la base d’une étude socioéconomique avec des réponses sexospécifiques.

Grâce à ce plan, la résilience des jeunes filles a été renforcée à travers le soutien à la production ; la stabilisation financière de leurs entreprises et le développement des facilités d’accès aux marchés pour l’écoulement des productions.



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