Alfred Bela TOMO : « Nous voulons harmoniser les cursus dans les différents centres d’incubation »

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Il ne s’agit pas d’un partenariat entre PEA-Jeunes et le centre pilote du Minpmeesa mais plutôt d’un partenariat Minpmeesa, Minader et le Minefop. La logique entrepreneuriale est adoptée désormais par plusieurs ministères techniques qui se sont lancés dans l’incubation des jeunes dans leurs domaines respectifs, notamment le Minader et le Minepia avec l’appui technique et financier du FIDA qui ont mis en place le PEA-Jeunes.

L’une des fonctions de ce programme c’est d’incuber des jeunes de 18 à 35 ans dans des structures d’incubation partenaires. Nous avons démarré ces activités depuis 2015 mais la mise en œuvre de ces activités n’était pas suffisamment encadrée. Au cours de l’exercice 2020, le gouvernement du Cameroun a reprécisé certaines attributions relevant des incubateurs et qui dépendent formellement et désormais du Minpmeesa.

Il était donc de bon ton qu’à partir de cette orientation et la stratégie qui a été donnée au sommet de l’Etat, que les différentes structures techniques qui s’occupent de l’incubation, s’arriment au processus d’agrément qui est désormais détenu par le Minpmeesa. Dans les structures d’incubation, nous avons des parcours de formation qui doivent être homologuées par le Minefop. C’est la raison pour laquelle nous avons jugé opportun que ces trois ministères se retrouvent dans le cadre d’une dynamique non seulement de synergie mais également de mutualisation de ressources et d’idées afin que les résultats recherchés sur le terrain ne soient pas divergents mais plutôt convergents. C’est dans ce cadre que nous avons imaginé ce voyage d’étude afin de permettre à toutes ces parties prenantes de s’imprégner de ce que les autres font et d’aller résolument vers l’obtention des agréments et l’homologation des parcours de formation au sein de nos structures d’incubation.

Un défi permanent contre la pandémie de Covid-19

Il y a plus d’un 1 an, le 20 janvier 2020. Le PEA-Jeunes s’est doté d’un plan de travail et de budget annuel validé par son comité de pilotage. Alors que les activités commençaient à être implémentées avec pour leitmotiv, la mise à échelle des résultats obtenus en 2019, va survenir la pandémie de Covid-19. Ainsi, dès l’annonce par le gouvernement le 17 mars 2020 des 13 mesures barrière pour éviter la propagation du virus, le PEA-Jeunes a élaboré un plan d’actions et de riposte, en adéquation à la stratégie globale du gouvernement camerounais.

Ledit plan avait élaboré et mis en oeuvre avec l’appui du FIDA. Ce qui a permis de limiter la propagation du virus et de renforcer la résilience des jeunes chefs d’entreprises installés à travers le pays. Ledit financement (66 millions FCFA) avait permis l’achat et l’octroi des kits d’hygiène et sanitaire, d’équipements et de protection individuelle entre autres.

Le second plan d’un montant de 220 millions FCFA est un additif qui s’intègre dans le cadre de la facilité Covid-19 du Fida pour les populations rurales pauvres « Rural Poor Stimulus Facility ». Il a été élaboré sur la base d’une étude socioéconomique. Son objectif est de renforcer leur résilience en soutenant la protection des jeunes impactés par la pandémie, en stabilisant financièrement les entreprises en difficultés du fait de la pandémie et en facilitant l’accès aux marchés et l’écoulement des productions.

En termes de communication, le Programme avait lancé une campagne de sensibilisation digitale à travers ses différentes plateformes numériques. Cette sensibilisation dont l’objectif était de mobiliser les jeunes à être des « ambassadeurs de la lutte contre le Covid-19 » a permis de toucher, à moins de deux semaines, plus de 15 000 personnes et obtenu l’adhésion de plus de 3000 internautes.

Alors que la stratégie de riposte adoptée par le gouvernement camerounais se poursuit avec des résultats satisfaisants, le PEA-Jeunes continue à mener ses actions auprès des jeunes entrepreneurs agropastoraux et reste mobilisé pour barrer la route à la pandémie.

Des jeunes bénéficiaires, biens installés dans leurs bottes

C’est avec beaucoup d’enthousiasme qu’Aimée Lucie Anegue Anegue (28 ans), ancienne enseignante accueille la délégation de Pea-Jeunes au village Minkama, situé à 4 kilomètres de la ville d’Obala dans le département de la Lékié, région du Centre. La jeune dame s’y est installée afin de mener ses activités d’élevage de porcs. Elle débute ses activités au mois de juin 2020. Avec son kit de démarrage de près de 1,5 million FCFA, la jeunes dame est actuellement propriétaire d’un cheptel de neuf sujets âgés de six mois.

« Si j’ai un client, je peux déjà les vendre à 70 000 FCFA l’unité. A la longue, je souhaiterais passer de 9 sujets à plus de 200 têtes et plus tard, ouvrir une unité de transformation d’aliment ici à Minkama. Je suis très satisfaite de l’accompagnement de PEA-Jeunes, puisque je peux m’occuper personnellement de la santé de mes sujets » se targue Aimée Lucie. A l’instar de cette dernière, plusieurs autres jeunes sont déjà installés grâce au Programme.

C’est le cas de Bienvenu Ekassi, issu de la cohorte 2016. Parti du centre-ville d’Obala, le jeune s’est installé à environ 5 kilomètres de la ville pour mieux y mener ses activités. Spécialisé dans l’élevage des poulets, le jeune entrepreneur compte actuellement 1000 têtes de volaille, qu’il compte revendre environ 3 000 FCFA l’unité. « Je ne compte pas m’arrêter en si bon chemin. J’ai pour ambition d’étendre mes activités à l’élevage des porcs et du poisson » explique le bénéficiaire du Pea-Jeunes.

D’autres encore, à l’instar d’Adonise Laure Tchouing, originaire de Garoua dans la région du Nord ont également eu le privilège de compter parmi les bénéficiaires du Programme. Elle s’est spécialisée dans la transformation des fruits en jus naturels. C’est en 2018, que jeune infirmière de formation change de vision, lors qu’elle intègre le PEA-Jeunes. Elle qui, pendant des années a vainement cherché un emploi rémunéré, est aujourd’hui employeuse.

Jean Daniel Obama / L’économie-N°0107 du lundi 15 mars 2021



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