COVID-19 : l’appui à la résilience des jeunes entrepreneurs agropastoraux, déjà des succès

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La pandémie de la COVID-19 a bouleversé les systèmes agricoles et alimentaires dans le monde entier. En réponse à la crise au Cameroun, le gouvernement a pris des mesures pour minimiser les impacts négatifs en soutenant entre autres, les opérations entrepreneuriales. En adéquation avec lesdites mesures et afin de rendre particulièrement résilients les jeunes entrepreneurs agropastoraux, le Programme de Promotion de l’Entrepreneuriat Agropastoral des Jeunes (PEA-Jeunes), grâce à l’appui technique et financier du FIDA s’est restructuré. A l’instar de l’urgence et de la vulnérabilité de la cible, flexibilité et rapidité ont été au cœur de l’action.

 Les petites et moyennes entreprises et leurs travailleurs sont durement touchés par la pandémie actuelle de COVID-19 et le ralentissement économique qui y est associé. Tenez par exemple, l’histoire de Raissa Edo, jeune entrepreneure agropastorale, qui a investi dans la cuniculture au quartier Mbankomo à Yaoundé, lance ses activités en février 2019 grâce à l’appui technique et financier du PEA-Jeunes. Alors que son entreprise connaissait une progression satisfaisante, la passionnée des lapins va essuyer un déclin dans les ventes dès la mise en application des mesures barrières édictées par le gouvernement contre la COVID-19. Dans les messages de sensibilisation de l’OMS et du gouvernement, il est recommandé d’éviter les animaux. Conséquence, les clients de Raissa n’ont plus sollicité la chair blanche à la veille de la fête pascale. Un risque inattendu pour la jeune qui avait pourtant planifié écouler la plupart de sa marchandise à cette occasion traditionnellement marquée par les festivités.

 Christian Abeng, aussi jeune bénéficiaire engagé dans la production de jus naturel témoigne « Les médias traditionnels et les réseaux sociaux nous ont inondé des directives pour nous sensibiliser sur les dangers d’être infecté par la COVID-19. La directive sur le respect de la distanciation sociale a particulièrement été difficile à respecter pour nous entrepreneurs engagés dans les ventes qui exigent les livraisons ». Joseph Atangana n’a pas connu un meilleur sort. Le jeune entrepreneur qui fait dans la culture du piment dans la ville de Soa a connu une chute drastique des prix de ses produits. Le filet de piments régulièrement vendu à 100 000frs CFA est désormais vendu à 10 000 frs CFA. Dépité, il a abandonné le champ dans la brousse.

A l’instar des cas suscités, de nombreux autres jeunes ont dû faire face à une baisse importante dans leurs opérations commerciales.  Alors que les coûts fixes de leurs entreprises sont restés les mêmes, les coûts variables ont augmenté en raison des prix plus élevés pour certains matériels et intrants en provenance de l’extérieur. Ces entreprises pourtant rentables et en plein essor ont été exposées aux problèmes immédiats de fonds de roulement. En effet, des tensions de trésorerie pour payer les salaires, le loyer, les remboursements de crédits productifs et les factures. En échangeant avec ces derniers, de nombreuses attentes ont été formulées à l’endroit du PEA-Jeunes.

Pour amoindrir les effets dévastateurs de la COVID19, le PEA-Jeunes à travers les TICs a réagi promptement en maintenant le contact avec les jeunes sur le terrain. Grâce à ces supports et plateformes d’échanges créés, les conseils ont été régulièrement prodigués afin que ces derniers transforment les risques en opportunité d’affaires, maintiennent leurs opérations et leur main-d’œuvre et engagent d’autres partenaires.

Les jeunes ont été encouragés à mettre en pratique les technologies innovantes reçues lors de la formation technique. Les stratégies de marketing ont été adaptées à la situation de crise, en privilégiant les échanges et les paiements en ligne.

Génération androïde, le PEA-Jeunes avait déjà anticipé sur la crise en les initiant à l’utilisation et l’optimisation de l’internet. Plus de 1000 jeunes ont été accompagnés pour créer leur site web. Lesquels sont mieux valorisés actuellement. Le réseau des jeunes entrepreneurs agropastoraux, désormais dynamique dans les régions a été mis à contribution aux fins de valoriser la chaîne de valeur et renforcer les actions de solidarité.

Ces initiatives vivement saluées par les parties prenantes ont pu créer une très belle émulation. Raissa Edo comme de nombreux autres jeunes entrepreneurs agropastoraux, est fière de la nouvelle allure de son activité.

Outre ces actions d’appui conseil, le programme a élaboré en adéquation avec les plans d’actions de riposte du MINADER et du MINEPIA et avec l’appui du Directeur Représentant du Bureau Sous-Régional pour l’Afrique Centrale du FIDA, Monsieur Abdelhaq Hanafi deux plans d’actions de riposte.

Lesdits plans d’actions sont désormais mis en œuvre. Le premier d’un montant de 66 millions fcfa a permis de limiter la propagation du coronavirus, de sauver des vies de plus de 3000 jeunes entrepreneurs agropastoraux. Le deuxième plan d’un montant de 220 millions est un additif qui s’intègre dans le cadre de la facilité COVID 19 du FIDA pour les ruraux pauvres « Rural Poor Stimulus Facility ». Il a été élaboré sur la base d’une étude socioéconomique. Son but est de renforcer leur résilience en soutenant la production des Jeunes impactés par la pandémie ; en stabilisant financièrement les entreprises en difficultés du fait de Covid-19 et en facilitant l’accès aux marchés et l’écoulement des productions.

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