Développement des filières riz et oignon : Le Padfa II, une nouvelle approche bienfaisante

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Placé sous la tutelle du Minader, Maître d’ouvrage, et mis en œuvre sur l’orientation d’un Comité de pilotage, le Padfa est exécuté par une Unité de Coordination et de Gestion du Projet (Ucgp) basée à Yaoundé, avec 2 antennes régionales à Bafoussam et Maroua.

Le Padfa est un projet conçu pour réduire la pauvreté, accroître les revenus et améliorer la sécurité alimentaire à travers le développement durable et la compétitivité des filières riz (de bas-fond et pluvial) et oignon. Il a été mis en œuvre dans une première phase de 2010 à 2017, suite à un accord de financement entre le Gouvernement du Cameroun et le Fonds International de Développement Agricole (Fida).

Selon les résultats obtenus sur le terrain, la première phase de ce projet a obtenu des résultats appréciables, et a notamment développé et mis en œuvre avec succès des innovations importantes au Cameroun. A cet effet et au niveau des technologies, on a assisté à l’introduction des variétés améliorées de riz de bas-fonds, pluvial et de plateau ; au doublement des rendements grâce à la vulgarisation des itinéraires techniques adéquats ; à l’épuration de la variété d’oignon Goudami et production des semences améliorées ; aux aménagements hydro agricoles (Aha) garantissant la sécurisation de la production face aux risques climatiques et même au doublement de la culture du riz.

Du point de vue de l’organisation, des coopératives ont été créées conformément à la loi Ohada. Elles sont d’ailleurs dotées de magasins multifonctionnels et outillés en matière de formation sur les principes coopératifs, la gestion et le warrantage. Il a aussi été question de création de plateformes de concertation pour les deux filières. Sur cette base, le Gouvernement a décidé de poursuivre l’accompagnement des petits exploitants agricoles, toujours avec l’appui technique et financier du Fida. Il s’agit de consolider et mettre à l’échelle les acquis de la première phase, en particulier par l’introduction progressive de nouveaux bassins de production et la poursuite des actions engagées en faveur des coopératives, afin de créer les conditions de durabilité pour le développement des filières riz et oignon.

L’objectif principal du PadfaII, on s’en doute bien, est de contribuer à la réduction de la pauvreté et à l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations cibles. Autrement dit, il sera question d’accroître durablement les revenus et la résilience des exploitants familiaux producteurs de riz et d’oignon à travers ; de l’augmentation de la production ; de l’amélioration de la conservation, de la transformation et de la mise au marché des produits ; du renforcement des capacités techniques et organisationnelles des producteurs. Les cibles du PadfaII sont: les petits exploitants agricoles des Filières riz et oignon regroupés en coopératives, et les coopératives et micro-entreprises intervenant en amont et en aval de ces filières (semenciers, transformateurs, commerçants, fournisseurs d’intrants et de services agricoles).

De ce fait, le Projet contribuera à la consolidation et à l’émergence de 111 coopératives, dont 64 de riz et 47 d’oignon, regroupant 15 000 exploitants sur 23 626 ha de superficies couverts (4226 pour l’oignon, 19 400 pour le riz). Le nombre de bénéficiaires directs de ses appuis est estimé à 31 902 ménages. Dans la perspective d’atteindre ses objectifs, le PadfaII s’appuie sur 2 composantes techniques et une composante de gestion : Dans un premier temps, il s’agit de la composante relative à l’Appui à la production (aménagement et désenclavement des bassins de production, intensification de la production, appui au développement du programme semencier riz et oignon, appui à l’accès aux intrants et équipements agricoles, appui au renforcement des capacités techniques des acteurs).

Dans un second temps, il s’agit de l’Appui à la commercialisation, à la structuration des filières et à l’accès à la diversité alimentaire (amélioration du stockage, et de la transformation des produits, amélioration de la qualité, amélioration de la connaissance de l’accès au marché, structuration et renforcement des capacités des acteurs des filières, des coopératives et des autres acteurs, amélioration de la situation nutritionnelle des bénéficiaires). Le troisième aspect est relatif à la planification, au suivi-évaluation, à la gestion des connaissances, à la communication et au dialogue sur les politiques.

L’on devra alors s’attendre à l’Amélioration de la productivité et de la resilience face aux aléas des exploitations appuyées ; à l’aménagement et au désenclavement des périmètres présentant un bon potentiel ; à la diffusion à travers des conseils techniques appropriés, des techniques de production résilientes, renforcement des capacités techniques organisationnelles et de gestion des petits exploitants et leurs coopératives ; il s’agira aussi de s’assurer au sujet de la valorisation de l’accès au marché et de la compétitivité des produits. Un autre des objectifs qu’il faudra aussi atteindre sera de rendre le cadre politique, législatif et institutionnel favorable à l’investissement privé. Ce qui devra passer par le renforcement des capacités institutionnelles de coordination, de gestion des résultats et de l’impact.

Martin Paul Akono (Paysan Elite N° 102 de Novembre 2020)



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