Efficacité et impact de l’action de soutien à la productivité agropastorale

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S’inscrivant dans la logique de la mise en œuvre de l’Agriculture de Deuxième Génération telle que voulue par le Chef de l’Etat, Son Excellence Paul BIYA, le ministère de l’Agriculture et du Développement Rural est engagé en faveur de l’efficacité et de l’impact de soutien à la productivité agropastorale.

En clair, il s’agit de la logique qui consiste à mettre l’élevage en complémentarité avec l’agriculture, une passerelle pour une agriculture intensive, moderne et créatrice d’emplois. Complexe et varié, l’agropastoralisme est appréhendé comme une pratique difficile à saisir, du fait de la mise en commun des comportements agricoles et pastoraux. Le système renvoie à la coexistence entre activités agricoles et activités pastorales, un système au sein duquel l’élevage est mis en complémentarité avec l’agriculture pour valoriser alternativement les résidus de chacune de ces activités. Pour faire simple, les résidus de récolte pour les animaux et les déchets d’animaux utilisés comme fumure dans l’agriculture.

Au plan économique, les spécialistes définissent un système de production agropastorale comme un système dans lequel 50% du revenu brut des paysans proviennent de l’agriculture, et 10 à 50% de l’élevage pastoral. Ce mécanisme d’interdépendance entre l’agriculture et l’élevage qui a une longue histoire au Cameroun et que d’aucuns appellent, la « stratégie gagnante », permet de conserver la fertilité naturelle des champs tout en nourrissant le bétail.

L’histoire agricole du Cameroun nous apprend, que dans la partie septentrionale du pays par exemple, la fertilité des champs repose dans certaines localités sur le bétail, plus particulièrement, le bœuf. Le bœuf reste un pilier du mode de production agropastorale. La fertilité des champs repose sur le bétail qui, lors du passage sur les parcelles agricoles, dépose leur déjection utile à la reconstitution de l’écosystème du sol déjà dégradé sous l’effet de la carence d’eau de pluie et de la sécheresse. A cette pratique, s’ajoutent, les systèmes agropastoraux à élevage sédentaire qui concernent les troupeaux de bovins et de petits ruminants qui profitent des résidus de culture qui constituent une alimentation de bonne qualité. De plus, la méthode consistant à faire paître le bétail dans le champ post-récolte permet d’assurer un transfert des éléments fertilisants constitués dans les bouses de bœuf.

Toutes ces pratiques ci-dessus énoncées font partie des savoirs endogènes sur lesquels, les agriculteurs s’appuient pour renforcer leur résilience. Pour le gouvernement camerounais, il est urgent d’inscrire toutes ces actions de résilience sous le prisme d’un agropastoralisme durable qui intègre une approche agro-écologique. De cette option gouvernementale, la volonté de stimuler l’essor du secteur agropastoral s’est concrétisée dans les années 2000 sous la conduite du Minader en collaboration avec le Minepia à travers des dispositifs d’appui conseil et d’accès aux microcrédits.

Dans une deuxième étape et dans le souci de renforcer la résilience structurelle du système agropastoral, le Minader et ses partenaires techniques et financiers ont mis l’accent sur la professionnalisation des exploitations, et sur la nécessité de faire de l’agropastoralisme un pourvoyeur d’emplois pour jeunes comme l’a si bien exprimé le Président Paul Biya au comice agropastoral d’Ebolowa en janvier 2011 en ces termes : «dans un pays comme le nôtre où 60 % de la population vit de l’agriculture, celle-ci devrait être le premier pourvoyeur d’emplois. Or, nous savons que beaucoup de ruraux- les jeunes notamment trouvent difficilement à s’employer».

L’emploi des jeunes dans le secteur agro pastoral est un enjeu majeur pour la réduction de la pauvreté. C’est dans ce cadre que le Minader a sollicité l’appui du Fonds International de Développement Agricole pour la conception et la mise en œuvre du Programme de Promotion de l’Entreprenariat Agropastoral des Jeunes (PEA-Jeunes). Ce programme vise à soutenir le développement d’entreprises rentables dans les filières agro pastorales porteuses. A l’emploi des jeunes, les préoccupations du Minader vont vers l’amélioration de la compétitivité des exploitations familiales agropastorales à travers des programmes qui ont pour objectifs d’améliorer les performances économiques des principales filières agropastorales et d’augmenter leurs revenus.

En somme, il est possible de valoriser des synergies entre agriculture et élevage à travers le développement de l’utilisation de la fumure animale, l’utilisation du fourrager pour les cheptels intégrés et la mise à disposition des produits vétérinaires gérés par les agriculteurs.

Gabriel Mbaïrobe- Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural

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