Interview adressée à Monsieur Alfred Bela Tomo, Coordonnateur National de PEA-Jeunes.

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Dans cet entretien, le coordonnateur national du PEA-Jeunes revient sur le choix porté à la structure qu’il dirige afin de réaliser ce projet (Rural Pool Stimulus Facility), la nature des dons, et les bénéficiaires. Il donne également des pistes de solutions pour améliorer ce type d’initiative.

Q1 : Le don FIDA, à propos du soutien des populations rurales pauvres face aux effets de la Covid-19 a été rattaché au PEA-Jeunes pour quel intérêt ?

R : Merci de me donner l’opportunité de m’exprimer sur cette question, je peux dire que les mécanismes du FIDA veulent que pour une opération spécifique, ponctuelle telle que le don, qu’on puisse l’adosser aux opérations déjà existantes et pas seulement les opérations existantes mais également celles qui ont déjà donné une certaine satisfaction du point de vue physique et financier. Il est sans dire que le PEA-Jeunes dans le portefeuille du Cameroun est l’un des projets qui a une très bonne performance physique et financière donc c’est naturellement que le RPSF à savoir le soutien aux populations rurales pauvres face à la covid-19 a été adossé au PEA-Jeunes.

Q2 : Monsieur le Coordonnateur, nous sommes réjouis de savoir qu’à ce jour le projet RPSF affiche un taux de réalisation physique de plus de 70% pour un financement au-delà des 90%. Quel est le mécanisme qui a été mis en place pour atteindre cette performance ?

R : Comme je l’ai dit tantôt, les opérations spécifiques qui sont les opérations qui doivent aller rapidement, on les adosse aux opérations déjà existantes. Donc ça veut dire que le RPSF épouse naturellement le mode opératoire du PEA-Jeunes. Le mode opératoire du PEA-Jeunes étant quelque chose qui est déjà adhérée et expérimentée. Quand je parle du mode opératoire, c’est qu’on utilise tout le mécanisme, les personnes ressources, la méthodologie, les stratégies, on invente plus un mode opératoire, mais on adosse à celui qui est déjà existant et ça devient plus facile. Par exemple, c’est la stratégie de facilitation qui a été utilisée, la stratégie de business coaching puisqu’il n’y a pas eu d’incubation. Vous savez le PEA-Jeunes c’est 4 grandes opérations : nous avons les étapes de facilitation, d’incubation, de financement, et de business coaching. Donc naturellement pour aller vite avec le RPSF, nous l’avons adossé à notre stratégie de facilitation et également à notre stratégie de busines coaching parce qu’il n’y a pas eu de financement ni d’incubation.

Q3 : Quelles sont les leçons apprises de ce mécanisme qui fait des éloges au PEA-Jeunes ?

R : Il faut dire d’entrée de jeu que le RPSF c’est le don FIDA accordé au gouvernement Camerounais à travers le MINADER et le MINEPIA, donc en fait il ne s’agit pas d’un appui qu’on donne au PEA-Jeunes, mais d’un appui qu’on accorde au gouvernement Camerounais et comme il n’est plus question de recréer d’autres mécanismes, on l’a adossé au PEA-Jeunes pour que le PEA-Jeunes le réalise au bénéfice des deux ministères qui sont le MINADER et le MINEPIA. Pour répondre à votre question, il est question ici dans un premier temps de fournir des intrants et des équipements de bases pour la production aux jeunes bénéficiaires, dans un deuxième temps de faciliter l’accès au marché ; ça c’est les deux composantes techniques. Pour la première composante technique à savoir la fourniture d’intrants et d’équipements de base à la production, il est question ici de l’achat et du transport, la distribution de base des intrants indispensables à la production mais également du suivi et encadrement rapproché à distance des bénéficiaires. En ce qui concerne le deuxième volet qui est la facilitation de l’accès au marché, il est question ici de premièrement accompagner les producteurs dans les ventes groupées, deuxièmement faciliter les négociations et contractualisations avec les entreprises grossistes, troisièmement accompagner les producteurs en marketing numérique, et enfin quatrièmement renforcer les capacités sur le marketing numérique qui sont les principales contraintes qui ont été enregistrées face à la pandémie de la covid-19. Donc ce sont des réponses appropriées pour combiner les difficultés liées à la pandémie.

Q4 : Le PEA-Jeunes qui pilote donc les opérations de ce projet RPSF accorde certainement plus de faveur à ses bénéficiaires ?

: Non pas du tout, je l’ai dit tantôt que le don RPSF n’est pas un appui au PEA-Jeunes, il s’agit d’un appui au gouvernement Camerounais, et plus précisément au MINADER et au MINEPIA.  Et on va également repréciser que le PEA-Jeunes n’est pas un projet à part, c’est un projet du MINADER et du MINEPIA, donc on a trouvé le juste milieu. Il faut dire ici que le don RPSF a accordé des appuis à 1500 bénéficiaires et la poire a été coupée au milieu, parmi les 1500 bénéficiaires des kits covid-19, nous avons eu 750 qui sont sortis du PEA-Jeunes, et 750 qui ont été enrôlés par le MINADER et le MINEPIA et transmis au PEA-Jeunes.

Q5 : Quelle est la nature de cet appui relatif à ce don ?

R : Les appuis ce sont des kits, 1500 kits qui ont été octroyés à 1500 bénéficiaires. Parmi les 1500 kits, nous avons 1000 kits en production végétale, à savoir le maïs, le manioc, le bananier plantain, le maraichage. En ce qui concerne les productions animales, nous avons la volaille, la porciculture, la pisciculture et nous avons aussi un aspect transversal qui est la transformation. Il y a eu 1000 kits en productions végétales pour les productions animales, nous avons eu 425 kits en productions animales et nous avons eu 75 kits en transformation. Le kit est un appui complet et coordonné que nous octroyons à un bénéficiaire pour lui permettre de relancer son activité. En réalité, les kits covid-19 ne sont pas là pour créer des entreprises, mais pour relancer les entreprises qui ont eu à arrêter leurs activités du fait des difficultés liées à la pandémie covid-19.  Quand nous prenons un kit pour la volaille, nous avons en moyenne 300 à 400 poussins qui sont octroyés à un bénéficiaire, mais il ne s’agit pas seulement du poussin, nous donnons également l’aliment qu’il faut pour amener ce poussin du démarrage jusqu’à la finition, c’est-à-dire jusqu’au marché, donc nous avons à peu près 50 à 80 sacs d’aliments que nous donnons au même bénéficiaire ; en dehors du poussin, nous donnons également l’aliment démarrage, croissance et finition. Et ensuite nous donnons également des produits vétérinaires. C’est donc un kit complet que nous lui donnons pour lui permettre de mener à bien sa petite bande de 300 à 400 poussins.  En ce qui concerne les productions végétales, quand nous donnons les boutures de manioc, nous donnons également de l’engrais ; et des produits phytosanitaires, qui est un kit complet ; voilà ce que nous appelons kit.



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