Le Cameroun assure la présidence en exercice du Conseil International consultatif du cajou (CICC)

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Depuis le 20 décembre 2021, le Cameroun assure pour une durée d’un an, la présidence en exercice du CICC à travers ma modeste personne. Le CICC, rappelons-le, regroupe les pays africains qui assurent plus de 70% de la production mondiale de la noix de cajou, encore appelée anacarde. Il s’agit du Benin, du Burkina Faso, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, de la Guinée Bissau, de la Guinée, du Sénégal, du Togo, du Nigéria et du Mali. Ce choix porté sur notre pays n’est pas fortuit. Il intervient au moment où le pays s’est doté d’une stratégie nationale de développement de la chaîne de valeurs de la filière anacarde, avec pour ambition d’être présent sur le marché mondial dès l’année 2023, de créer 150 000 emplois dans les trois régions septentrionales du Cameroun et à l’Est en cinq ans, et de créer 1 000 emplois dans le secteur de la transformation de la noix de cajou (décorticage, production du jus d’anacarde) au cours de la même période. L’atteinte de ces objectifs est d’autant plus à la portée de notre pays que l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) a déploiyé depuis trois ans un programme qui a produit 10 millions de plants en fin 2021. Cette quantité de plants correspond à la création de 100 000 hectares de plantations dans le pays. Il ne reste qu’au Cameroun pour se hisser au niveau de la performance de la Côte d’Ivoire, premier pays mondial de production de la noix de cajou, que d’intéresser les agriculteurs à cette culture de rente, présentée comme produit d’appoint pour les régions septentrionales, encore trop dépendantes du seul coton.

Si la Côte d’Ivoire est citée comme référence en la matière, c’est en raison de l’organisation de cette filière. Exemple concret, en 2021, ce pays a réalisé sa meilleure campagne de commercialisation à travers le respect du prix fixé aux planteurs, avec une production d’environ un million de tonnes de noix brutes. La production du cajou désormais considérée comme un produit stratégique compte 250 000 producteurs regroupés dans une vingtaine de coopératives dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest.

Il est à noter que le cajou est une noix aux multiples opportunités industrielles et commerciales. Notre pays ne saurait passer à côté de cette manne. C’est la raison pour laquelle la stratégie nationale de développement de cette filière prend en compte le lien direct entre la valeur ajoutée du secteur et la réduction de la pauvreté. Ce qui est déjà une avancée considérable, et le rapport 2021 de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement(CNUCED) ne dit pas le contraire. Selon l’institution onusienne, les trois millions d’agriculteurs africains qui produisent la moitié des noix de cajou dans le monde ne touchent qu’une petite partie de la valeur ajoutée de ce marché en pleine croissance, faute d’une industrie de transformation. D’où l’urgence de cette transformation dans notre pays dans les jours à venir. Nous devons maintenir le cap dans ce sens !

Par Gabriel Mbaïrobe,Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural

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