Rapport final de l’étude « Est-ce que les programmes agricoles jeunes contribuent à réduire la pauvreté : le cas du Programme de Promotion de l’Entreprenariat Agropastoral des Jeunes (PEA-Jeunes) au Cameroun »

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Avant la crise des années 80, l’Etat investi énormément dans le secteur agricole. En effet, dans chacun des cinq plans quinquennaux exécutés entre 1960 et 1986, l’agriculture apparait comme un levier du développement économique du pays. Ainsi, l’Etat via ses structures spécialisées fournit les intrants et le matériel agricole et facilite l’accès au crédit aux acteurs du monde rural. La crise des années 80 va contrainte l’Etat à se désengager de tous les secteurs productifs pour se recentrer sur ses strictes missions régaliennes. A partir des années 2000, l’Etat remet sur pied la planification stratégique et l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) en 2006, amplifie l’action de l’Etat avec la mise en œuvre d’un ensemble de programmes et projets en faveur des jeunes tels que le Programme d’Appui à la Formation Professionnelle Agro-pastorale et Rurale (AFOP) ; Le Programme de Promotion de l’Entreprenariat Agropastoral des Jeunes (PEA-Jeunes) ; Le Programme d’Appui à l’Installation des Jeunes Agriculteurs (PAIJA) ; etc. Toutefois, depuis la mise en place de ces programmes, il est difficile de savoir s’ils constituent de véritables instruments d’insertion dans le monde rural. Plus précisément, dans un contexte où ces programmes ont déjà en moyenne 15 ans d’existence. Il convient de s’interroger sur l’effet des mesures mises en œuvre par ces programmes et projets sur l’engagement des jeunes dans l’agro-industrie et les activités économiques rurales au Cameroun.

L’objectif général de ce rapport est de fournir des évidences empiriques sur les actions d’un programme spécifique. De manière spécifique, il s’agit de fournir d’une part des analyses descriptives sur les facteurs qui influencent le recours au PEA-Jeunes, et d’autre part d’effectuer des évaluations économétriques des appuis offerts par le PEA-Jeunes.

L’approche méthodologique adoptée dans ce rapport s’appuie d’une part sur les outils de revue documentaires et données nationales relatives au secteur agropastoral et d’autre part sur les données de terrain collectées en 2021 auprès des individus ayant sollicité ou non les appuis offerts le Programme de Promotion de l’Entreprenariat Agropastoral des Jeunes (PEA-Jeunes).

La distribution de l’échantillon de personnes enquêtées montrent que 45.29% ont bénéficié du programme PEA-Jeunes et 54.71% n’ont pas bénéficié du programme PEA-Jeunes. Les hommes sont plus nombreux à bénéficier comparativement aux femmes. En fait, les hommes représentent 58.05% de l’échantillon alors que la proportion de femmes enquêtées est de 41.95% et la moyenne d’âge des personnes enquêtées est de 31.28 ans.

Les résultats de l’enquête révèlent que les jeunes vivant en couple homme ou femme, avec ou sans enfants bénéficient plus souvent des services du PEA-Jeunes que les personnes vivant seuls. La participation au programme PEA-Jeunes augmente avec le niveau d’instruction et atteint son pic lorsque les jeunes complètent le niveau secondaire. Près de la moitié (42,0%) des jeunes connaissent le PEA-Jeunes à travers un proche ou une connaissance. La principale raison du non recours au PEA-Jeunes est que les jeunes pensent que le PEA-Jeunes ne peut pas les aider. L’Ecole Pratique d’Agriculture de Binguela (EPAB) a incubé 1 jeune sur deux et la durée moyenne d’incubation est de 2,9 mois. A la sortie de cette incubation, 96,25% de jeunes estiment que la participation à l’incubation du PEA-Jeunes a amélioré leurs compétences dans l’entrepreneuriat agropastorale. Le montant moyen d’argent décaissé par le programme PEA-Jeunes s’élève à 1.281.174 FCFA. Dans l’ensemble, les jeunes bénéficiaires (72,5%) semblent satisfaits de l’accompagnement du programme PEA-Jeunes. Cependant, 20,1% estiment que le passage par le programme PEA-Jeunes n’a eu aucune influence sur leur condition de vie. Le chiffre d’affaires moyens des bénéficiaires du programme PEA-Jeunes est plus de deux fois supérieure à celui des non bénéficiaires et il existe des disparités en fonction des départements, du type de production et de la profondeur du traitement. 2 agriculteurs sur 3 affirment que la pandémie de COVID19 a eu un impact négatif sur leurs activités.

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