Société Générale au secours des 11 EMF partenaires du PEA-Jeunes

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Alors que la Banque agricole tarde à être mis en place, les entrepreneurs recensés dans le cadre du Programme de promotion de l’entrepreneuriat agropastoral des jeunes (PEA-Jeunes) éprouvent des difficultés d’accès au crédit productif. Une alternative trouvée hier à Yaoundé entre le groupe français et le Fonds international de développement agricole (FIDA).

Il y aura amélioration dans le financement des projets portés par les jeunes dans le cadre du Programme de promotion de l’entrepreneuriat agropastoral des jeunes (PEA-Jeunes). C’est le résultat d’une convention cadre signée hier 24 avril 2019 entre Société Générale Cameroun et le PEA-jeunes pour le refinancement des institutions de Finance rurale (IFR).

Par cette convention, le PEA-Jeunes « confie à Société Générale la gestion fiduciaire d’un fonds de 3,75 milliards FCFA pour le refinancement des établissements de micro finance (EMF) partenaires du programme dans le cadre de l’accord de financement conclu entre la République du Cameroun et le FIDA ». Selon Bernard Hien, directeur Afrique centrale du FIDA, le refinancement ne veut pas dire qu’on reprend un financement. « Ça veut dire qu’on met à la disposition de Société Générale une ligne de financement qui est utilisé pour donner du financement aux 11 EMF qui travaillent avec le PEA-Jeunes pour que ces derniers puissent donner du crédit aux bénéficiaires », souligne Bernard Hien. La mise en place de ce mécanisme de refinancement explique-t-on viendra soulager les tensions de liquidité périodiques des 11 EMF partenaires et renforcer leur contribution au financement des jeunes entrepreneurs agropastoraux bénéficiaires du PEA-Jeunes.

 En attendant la Banque agricole

« La convention signée vise à compléter le modèle de financement du PEA-Jeunes et garantir le financement total qui est destiné pour le jeune. Parce que jusqu’à date la plupart d’entre eux ne recevait que la moitié du financement qui leur était destiné parce que le mécanisme n’était pas finalisé » explique Alfred Bela Tomo, coordonnateur national du PEA-Jeunes. Et de poursuivre que : « certaines banques se sont engagées à administrer le crédit productif mais à leur propres compte et à risque. Mais on ne pouvait pas s’appuyer sur ce dispositif parce qu’il était léger. Au jour d’aujourd’hui, les EMF qui accompagnent le PEA-Jeunes ont toutes les armes pour seulement en termes de crédit de démarrage mais aussi en termes de crédit productif Ceci en attendant que la Banque agricole soit effective». Annoncé depuis 2011 en effet, l’institution financière dédiée au monde agropastoral reste sur les papiers.

Selon Ezéchiel Passam, directeur général adjoint de Société Générale, le groupe français est aujourd’hui un acteur phare du paysage économique camerounais. « Présents aux côtés de l’Etat du Cameroun depuis ses débuts, des particuliers, des entreprises camerounaises et entreprises implantées sur le territoire, la Banque accompagne chacun dans ses projets de développement et contribue ainsi à l’épanouissement de l’économie camerounaise» précise le communiqué conjoint Société Générale – PEA-Jeunes.

3 700 entreprises agropastorales espérées d’ici 2021

Le PEA-Jeunes a été mis en place en 2015 par le gouvernement dans l’optique de donner aux jeunes hommes et femmes (18 ans-35 ans) les moyens d’accroître leurs revenus et d’améliorer la sécurité alimentaire. Ceci à travers des entreprises rentables, intégrées dans les filières agropastorales porteuses le long de la chaine des valeurs et offrant des opportunités d’emplois viables. A l’horizon 2021, il est attendu du PEA-Jeunes la création et le développement de 3 700 entreprises agropastorales, l’intégration effective de l’entrepreneuriat dans les curricula des centres des centres de formation agro pastorales etc.

Après 4 ans de mise en œuvre, « près de 2 000 jeunes porteurs d’initiatives économiques ont déjà bénéficié de l’accompagnement technique et financier du PEA-Jeunes. Environ 1 000 d’entre eux sont devenus des entrepreneurs agropastoraux se positionnant dans les différents maillons de la chaîne des valeurs. Certains sont devenus de véritables employeurs dans leurs petites et moyennes entreprises » explique-t-on auprès du PEA-Jeunes. Cette structure souligne aussi que durant les trois dernières années, le programme s’est attelé à développer des outils et à les tester. « Les institutions financières sont de plus en plus disposés à accompagner les jeunes en leur accordant des crédits appropriés pour le développement de leurs entreprises…Une relation de confiance favorisant les gains mutuels s’est créée et se consolide chaque jour davantage entre ces jeunes entrepreneurs et les institutions financières » précise-t-on au PEA-Jeunes.

 Hervé Fopa Fogang/ Article paru dans l’édition du 25 avril 2019 du Quotidien de l’économie



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