Stratégie genre: les acteurs opérationnels s’approprient

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Les parties prenantes devant jouer un rôle déterminant dans la mise en œuvre de la stratégie genre se sont retrouvés les 27 et 28 février à l’Institut Agricole d’Obala.

C’était dans le cadre de l’atelier de diffusion de la stratégie genre. Ledit atelier avait pour double objectif d’amener l’ensemble des acteurs à s’approprier la stratégie genre du programme et, d’élaborer les plans d’actions devant faciliter sa mise en œuvre.Une rencontre tout de même pas comme les autres. Les débats ont été vifs, fructueux et constructifs. Tout y est passé, controverses, questionnements, passions, intrigues. Ce n’est pas nouveau dira-t-on. Les questions qui portent sur les rapports de sexes, dans la vie sociale, économique et politique sont généralement l’objet de débats et de réflexions particulièrement riches. Madame Martine Ongola, Experte en Genre et Développement, Directrice de la promotion économique au Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (MINPROFF), par ailleurs, personne ressource à l’atelier, a posé les bases avec un exposé sur « l’intégration du genre dans les projets et programmes gouvernementaux ».

En effet, la pauvreté frappe plus durement les femmes que les hommes, en raison des inégalités sociales et du manque d’opportunités qui les confinent à la précarité. L’approche genre cherche à assurer une répartition égale des possibilités, des ressources et des bénéfices entre les différentes couches de population que vise une intervention. Sa prise en compte est à la fois, une des clés de pérennisation des acquis et un critère de qualité du travail des projets et programmes gouvernementaux. La mesure est prise. Manifestement, les enjeux sont cernés par les parties prenantes, qui savent aussi qu’elles sont comptables des résultats du programme. Si le PEA-Jeunes veut vraiment atteindre ses objectifs à savoir, la création de 5 040 entreprises d’ici 2021, il faudra effectivement mener des actions spécifiques pour une meilleure prise en compte du genre.

La présentation de la stratégie genre proprement dite vient davantage étayer les arguments sus énoncés. Faite par la Spécialiste en Genre, Josiane Ndomo, ladite présentation allie images et anecdotes. L’emphase est mise sur deux cas. Ce sont deux jeunes filles porteuses d’initiatives économiques, Odile Obgobe, veuve et mère de quatre enfants, et Marie Yong, mère célibataire de trois enfants, toutes de la cohorte 2016. Elles ne parviennent pas à mobiliser leur 10% exigibles pour créer leurs entreprises. A l’évocation, d’autres exemples plus émouvants encore sont cités. Le constat s’impose à tous. Il faut accroître l’efficacité du ciblage social du programme, de façon à rendre effective l’intégration du genre et l’inclusion des groupes vulnérables dans ses interventions. Et c’est là, tout l’intérêt de la stratégie genre.
Plus concrètement, la stratégie genre contribuera entre autres à : adresser les contraintes spécifiques qui limitent la participation effective des femmes et des jeunes filles aux activités du programme ; identifier des mécanismes particuliers pour lever les obstacles qui entravent l’accès des groupes défavorisés et minoritaires aux opportunités offertes ; favoriser l’inclusion des jeunes filles et autres catégories vulnérables dans le réseau national des jeunes entrepreneurs agropastoraux etc.
Pour ce faire, les acteurs ont été invités à élaborer les plans d’actions suivant leurs réalités locales. Il ne reste qu’à les implémenter. L’atelier qui s’est achevé sur une note positive, a permis de faire un pas de plus, comme l’a relevé à juste titre un participant « nous avons avancé ».

Josiane Ndomo



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